Contrat pour transporteurs

Himiko se dirigeait tranquilement vers le point de rendez-vous. Elle devait retrouver son client et son équipier, le Dr Jackal, devant le musée Seiji Togo, près de la gare de Shinjuku, en plein centre ville. C'était un quartier animé. Beaucoup de monde y circulait.

Le client arriva le premier et salua Himiko d'un petit mouvement de tête. Elle fit de même. Il ne s'approcha pas d'elle à plus de 3 ou 4 mètres, et aucun mot ne fut echangé. Ils attendaient l'arrivée du second transporteur avant de parler des closes du contrat.

Une fois être parti du Honky Tonk, Akabane se dirigeait ( sans se presser ) au point de rendez-vous, devant le musée, dans le centre ville. Une main dans la poche, l’autre tenant son chapeau.
Il aperçu Himiko d’abord, et remarqua que le client était déjà là lui aussi.

*On dirait bien qu‘ils m‘attendent. Ginji est tellement distrayant, j’en ai oublié mon travail. C‘est bien la première fois que cela m’arrive.*

Il arriva près d’eux et s‘arrêta, il enleva son chapeau pour les saluer. Akabane était toujours souriant et ses yeux presque fermés.

«Héhé.. Bonjour. Veuillez m’excusez pour ce léger retard…»

Après avoir remis son chapeau sur sa tête, laissant sa main dessus, il porta son attention sur leur client et le fixa quelques secondes avant de prendre la parole.

« Maintenant que je suis arrivé, pouvons-nous commencer, cher client ? »

Le client s'avança vers Akabane.

"C'est vous le fameux Docteur Jackal ? Vous êtes plus jeune que j'imaginais. Enfin c'est sans importance. Je vous ai recruté pour vos compétences et non pour votre âge. Mais surtout, c'est votre réputation qui m'a fait vous choisir. Avec de tels transporteurs, mes adversaires devraient se tenir à l'écart. Je vous ai donné rendez-vous ici car le colis que je vais vous confier est une toile de Seiji Togo. Ou plutôt, une copie. C'est la réplique parfaite de l'oeuvre intitulée Nostalgia. J'ai besoin que vous l'ameniez à mon associé qui vous attendra devant la statue du chien Hachiko, dans le quartier de Shibuya."

- Quoi ? dit Himiko. Mais c'est à peine à 4 kilomètres d'ici ! Enfin à vol d'oiseau.

"Absolument jeune fille, reprit le client. Je préfèrerais que cette toile ne passe pas par le circuit ferrovier. Il me faut donc des gens de confiance pour escorter cette toile jusqu'à son destinataire, soit en voiture, soit à pied. Je vous laisse choisir. L'important c'est qu'elle soit dans les mains de mon associé demain, à 23heures. Vous serez grassement payer, naturellement. Est-ce que vous acceptez ?"

L'affaire pouvait être rapidement coclue, ce qui plut à Himiko. Le client avait l'air un peu suspect mais elle s'avança, l'air déterminé :

- En ce qui me concerne, c'est d'accord. Et vous Docteur Jackal ?

Akabane écouta attentivement tout ce que dit le client, sans prononcer un mot. Il le fixa tout le long de l’explication et tourna son regard vers Himiko qui venait d’accepter de faire le transport et surtout qui venait de lui poser une question.

* Adversaires hein ? Héhéhé, ‘Grassement payer’ pour un si court transport, il y a forcément quelque chose. Cela pourrait être amusant. Enfin, si ces adversaires décident d‘intervenir, ou au moins un d'eux…héhé*

Akabane mit quelques secondes pour y réfléchir et prendre sa décision, et répondit enfin à Himiko et au client puisqu’ils avaient tout les deux posé la question :

« Bon et bien, j’accepte de faire le transport. J‘espère que je ne m‘ennuierai pas. Tout ce qui compte pour moi, c’est le plaisir que je prends à faire mon travail. »

Il lança un regard sur leur client l’air de dire ’y a intérêt’ tout en gardant son petit sourire qui cache on ne sait quoi derrière. Le pauvre, il avait l’air un peu déstabilisé. Il n’avait rien à craindre portant, il n’allait pas se faire découper.

Akabane et Himiko allaient donc faire à nouveau équipe. En un sens, travailler avec lui avait quelque chose de rassurant étant donné l'éfficacité dont il faisait preuve. Mais en contrepartie, il y avait toujours une grande part d'inquiétude, vu le plaisir qu'il prenait à decouper les adversaires qui se présentaient. Himiko n'en était pas à sa première collaboration avec lui et savait donc à quoi s'en tenir.

Deux types à l'air patibulaire amenèrent la toile emballée dans une grande caisse fine et rectangulaire. Les deux transportteurs prirent possession du colis. Une goutte de sueur glissa dans le cou du client grassouillet, qui, malgré son embompoint, s'éclipsa à une vitesse remarquable.

*Carrément louche ce type. Enfin, ça, c'est pas notre business.*

Himiko se tourna vers Akabane :

"Une idée sur la façon de procéder, Docteur Jackal ?"

« Héhéhé.. Et bien… cela vous pose-t-il un problème si nous allons à pied, Lady poison ? Cela m’arrangerais. Je sais bien qu‘il faudra porter la toile mais… en voiture je sens que je vais m‘ennuyer. Nous pourrions passer par les petits chemins pour qu’il n’y ai pas trop de monde, qu’en dites vous ? »

Il regarda Himiko pour avoir une réponse, avec un visage souriant, encore et toujours. Tenant son chapeau avec trois doigts. Il était de bonne humeur, ou du moins pour l’instant. Ça ne le dérangeait pas le moins du monde de faire équipe avec Himiko du moment qu’elle ne le gênait pas quand il s’amusait à disséquer ses adversaires, signant un magnifique ‘J’ dans leur dos.
En fait, peu importe avec qui il faisait équipe du moment qu’on ne le embêtait pas.

"A pied ? Et bien c'est parfait. Allons-y."

Un peu étrange cette mission en pleine journée et en plein centre ville. Généralement, Himiko ne redoutait pas d'avoir à combattre, mais là, c'était plutôt délicat. Si jamais ils étaient attaqués, que se passerait-il au milieu de tout ces gens ? Pas facile pour Lady Poison d'utiliser ses essences sans risquer d'atteindre d'innocentes narines. Quand au Docteur Jackal, pourrait-il jouer de ses scalpels aussi facilement ? Il avait sans doute déjà penser à cela, d'où son idée de passer par de petites ruelles moins fréquentées...

Quoiqu'il en soit, la mission était acceptée. Il faudrait donc assumer. Et c'est ainsi qu'Akabane et Himiko s'engagèrent côte à côte dans les ruelles de Tokyo, avec la marchandise.

Il n’avait pas prononcé un mot depuis leur départ et ils avaient déjà parcouru un petit bout de chemin sans aucun problèmes et pour le plus grand malheur d’Akabane, il n’y avait pas le moindre ennemi en vu. Le docteur Jackal et Lady Poison avaient donc choisi de passer par les petites ruelles de la ville puisque c’était plus pratique pour engager un combat et aussi parce que c’était plus discret. Généralement, c’était dans les lieux moins fréquenté que l’on croisait les gens les plus louches. Mais là non, c’était calme il y avait bien quelques personnes mais elles s’écartaient quand elles venaient à croiser les deux transporteurs.


* Comme c’est bizarre. D’habitude, il y a toujours un imbécile qui vient déranger. Ils ont tous peur ou quoi ? Oh, de toute façon ils sont trop faibles pour me divertir…*

Et donc ils continuaient de marcher, en silence..

Après avoir fuit le Honky Tonk, et s'être séparé de Death et Ginji, Oyu s'enfonçait dans les sombres ruelles. Elle n'essayait même pas d'être discrête. Sauf au moment ou elle aperçut Akabané et une demoiselle, devant elle.

*Mais qu'est ce qu'il fait ici! Il à l'air de porter quelque chose mais c'est quoi*

Akabané se retourna d'un coup comme si il avait entendu un bruit, et comme à son habitude il tenait son chapeau avec ses deux doigts! Oyu se cacha derrière une poubelle (ba oui c'est la seule chose qu'elle a trouvé pour se cacher).

*Ouf j'ai eu chaud je vais essayer de l'attaquer par derrière, étant blessé mes chances de gagner sont plus réduites*

Oyu sortit un de ses deux Ninjato et fonça tête baissée vers Akabané... Mais celui ci se retourna à temps et évita le coup, Oyu venait de perdre sa seule chance de gagné...

Il lâcha brusquement la marchandise pour éviter l’attaque d’Oyu, sorti 4 scalpels, et se préparait à se battre. Il jeta un œil sur sa coéquipière qui avait dû rattraper la toile :

«Héhé…  On a de la compagnie, Lady Poison. »

Il ramena son attention sur Oyu et s’approcha d’elle doucement ses scalpels à la main prêt à les lancer au moindre geste de l’ennemi.

« Héhéhé.. Ce n’est pas très gentil d’attaquer les gens par derrière Oyu-san. Je crois que vous m’avez sous-estimez, vraiment, vous croyiez que j’allais me faire avoir ? Enfin, je sens que je vais m‘amuser. »

Cela faisait un petit moment qu’Akabane n’avait pas combattu d’adversaires sérieux.
Il enleva sa main de son chapeau pour se munir de 4 autres scalpels, pour en avoir dans chaque main. Ses yeux grand ouvert fixaient Oyu, une envie de tuer s’empara très vite de lui…

Himiko avait rattrapé la toile de justesse. Devant l'extase visible d'Akabane, elle savait déjà que le sang allait couler. Hésitant à sortir le parfum pyrogène, elle décida de ne pas interferrer dans ce combat. D'abord parce qu'Akabane aimait se battre seul à seul, mais aussi parce que ces deux là semblaient se connaitre et devaient avoir un compte à regler. Professionelle avant tout, Himiko dit à Akabane :

"Je vous laisse regler ça. Je vais poursuivre le transport."

Malgré ses reserves sur l'homme au chapeau noir, elle avait un grand respect pour lui et savait qu'il n'était jamais décevant au combat. Elle ne connaissait rien de son adversaire, mais remarqua que celle-ci était blessée à la main. Himiko eu un peu de pitié pour elle, qui risquait de finir sa jeune vie aujourd'hui même, avec un grand "J" en plein milieu du corps.

La toile sous le bras, elle poursuivit son chemin en accélérant le mouvement.

Pour la première fois depuis quelques années Oyu avait peur, Akabané avait vraiment l'air démoniaque, elle savait que si elle ne mourrait c'est parce qu'elle aurait de la chance ou parce que Death arriverait.

Avec sa main blessée, Oyu saisit deux shurikens, elle les jeta sur Akabané qui biensûr les évita.
Il lança à son tour quatre scalpels, Oyu en évita deux mais les deux autres se plantèrent dans son ventre faisant couler son sang. Pour Oyu la défaite était inévitable depuis le moment ou elle avait raté sa première attaque. Elle enleva les deux scalpels, les jeta à terre.

La souffrance était trop grande et Oyu avait du mal à se tenir debout, elle se mit donc à genoux sur le sol...

Elle attendait la nouvelle attaque d'Akabané... tout en espérant que Death vienne la sauver...

Elle gardait son ninjato à la main au cas ou Akabané s'approcherait...

«  Et bien, Oyu-san, j’avoue que vous me décevez, vous ne m’aviez pas dit que j’étais faible ? Vous m’avez fait de faux espoirs, je pensais que vous étiez au moins aussi puissante que l’Empereur de la foudre.. »


* Moi qui pensais me divertir.. J’ai eu tort ça n’en vaut vraiment pas la peine.. Je suis vraiment déçu..*

Il sorti d’autres scalpels, pour en finir et rejoindre sa coéquipière. Il s’avança doucement vers Oyu, pour l’achever puisqu’elle n’avait plus la force de se battre..

Oyu tenta de se relever mais en vain! Elle restait fixer Akabané qui souriait, un véritable démon! Et elle savait que son heure était arrivée elle pouvait plus rien faire!

Elle lança un dernier shuriken sur Akabané, le shuriken le frolla, mais, comme les autres il n'avait servit à rien§

Akabané affichait un léger sourire ce qui avait le don d'énerver Oyu!

Grâce à sa volonté elle se dressa devant lui.

"Vous savez Akabané vous restez un faible même si vous allez me tuer!"

Oyu porta un dernière attaque avec son ninjato, mais elle s'évanouit tout de suite après...

Akabané restait regarder le corps de la pauvre Oyu...

Il resta un petit moment regarder Oyu qui était par terre. Akabane était un peu surpris, il ne pensait pas qu’elle s’évanouirait.

«  Oh ? Décidément vous me décevez, mais je ne tue pas un ennemi inconscient, vous avez de la chance. J’ai perdu mon temps à cause de vous Oyu-san, et vous m’avez mis en rogne.. »

Il rangea ses scalpels et se retourna mais avant de reprendre la route,

«  La prochaine fois, je serais sans doute beaucoup moins gentil… et tâchez d‘être un peu plus résistante si vous voulez vous battre contre moi…»

Sur ces mots, il mis une main sur son chapeau et parti rejoindre sa coéquipière laissant Oyu inconsciente sur le sol…

* Bon, maintenant il faut que je rattrape Lady Poison.. *

Himiko avait atteint le quartier de Shibuya sans croiser d'autres obstacles. Elle devait se rendre devant la gare, plus précisément près de l'imposante statue de Hachiko, le chien légendaire. Elle connaissait moins ce quartier du centre ville de Tokyo que celui de Shinjuku. Elle y était pourtant passé plusieurs fois avec Mister No Break, mais là, c'était différent. Elle était seule avec le colis, à pied, et sans être vraiment perdue, elle hésitait sur le chemin à suivre.

Elle s'approcha d'un plan de la ville quand déjà, elle apperçue la silhouette fine et élégante du Docteur Jackal.

*Déjà finit ? Il n'a pas du faire dans la dentelle, une fois de plus. Enfin même si c'est un tueur impitoyable, il faut reconnaitre qu'il est très efficace. Parfait, nous allons pouvoir finir cette petite mission à deux, comme convenu.*

Il arriva enfin à côté de sa coéquipière, prêt à reprendre la route. Il ne souriait plus, ce bref combat l’avait énervé au plus haut point. Mais il avait une mission à finir.

« Ah, je vous ai retrouvé Lady Poison. Vous m’attendiez… »
En voyant qu’elle s’approchait un plan il ajouta

« …ou vous ne savez pas par où aller ? »

Avant même de lui laisser le temps de répondre il pris de nouveau la parole

« Aucune importance. Ne perdons pas de temps. Allons-y.»

Il enleva la main de son chapeau et l’aida quand même à porter le colis qu’elle se trimballait depuis tout à l’heure. Et, les deux transporteurs se remirent en route en direction de la gare qui ne devait plus être très loin une fois arrivé à Shibuya.

Himiko laissa Akabane décider de l'itinéraire. Il se dirigeait sans hésitation vers leur destination. Quelques minutes plus tard, devant la statue, ils attendaient l'homme qui devait receptionner la toile.

Celui-ci n'était pas à l'heure. Au milieu des amoureux qui se retrouvaient en ce même lieu, les deux transporteurs s'impatientaient. Surtout Himiko, dont l'angoisse montait à mesure que les minutes passaient. Akabane restait très calme, les bras croisés, le visage baissé, son grand chapeau masquant la moitié de son visage.

Une demi heure passa, puis une heure. Himiko faisait les 100 pas devant Akabane qui n'avait pas changé de position.

*Merde ! si ça se trouve, on s'est fait avoir. J'aurais dû demander des garantis. Si le mec ne vient pas, on ne sera pas payé, et le plus chiant, c'est qu'on est exposés à d'éventuels adversaires.*

"Nous devrions peut-être partir, Jackal. J'ai l'impression que le type que nous attendons ne viendra pas. Peut-être qu'il s'est fait descendre, peut-être que nous sommes tombés dans un piège."

A peine eut-elle finit sa phrase qu'un homme, entouré de plusieurs paires de gros bras, vint à leur rencontre.

L’homme en question, qui n’était pas de très grande taille, garda une certaine distance entre eux et les regarda attentivement avant de commencer à parler.

« Je suppose que vous êtes les transporteurs que mon collègue à envoyé, Lady Poison et Dr Jackal.»

Akabane pris la peine de lui répondre même si la réponse était évidente
« c’est exact. Et vous êtes en retard aussi. »

L’homme ne prêta pas attention à cette remarque et continua

« Je vois que vous avez la marchandise. C’est parfait. »

Il fit signe à deux hommes derrière lui d’aller récupérer la toile qui se trouvait juste devant lui. Puis d’un geste de la tête, un autre arriva avec deux grosses enveloppes bien remplies et les donna aux deux transporteurs.

« Voilà, voici vos honoraires, j’espère que cela vous conviendra. »

Il regarda Lady Poison qui s’était empressée de prendre son enveloppe et jeter un coup d’œil dedans. Puis il leur tourna le dos, et parti avec la marchandise, entouré des cinq garde du corps qui l’accompagnaient (parce qu’on ne sait jamais ce qui peut arriver).

Akabane jeta un coup d’œil sur sa coéquipière

« et bien et bien Lady Poison. Ce transport est terminé, je rentre… »

Il mis la main sur son chapeau, l’autre tenant l’enveloppe, et commença à marcher dans la direction qu’ils avaient empruntée pour venir…

Akabane s'éloignait sans attendre davantage. Le client, sa marchansdise et sa brochette de gardes du corps étaient déjà loin eux aussi.

*Eh bien ! voilà une affaire qui n'a pas trainé. Il ne me reste plus qu'à aller me préparer à affronter Ban dans trois jours ! ça m'ennuie de l'admettre mais dans l'état actuel des choses, il est beaucoup plus fort que moi. Plus rapide aussi. Si seulement tout était comme avant...*

Tout en pensant à Ban, elle quitta elle aussi le quartier de Shibuya, sa somme d'argent en poche.